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MOE, MOI, FTP. Que signifient ces sigles dans la France des années 2020 ? Dans le meilleur des cas, une image, une affiche rouge. Les visages de « l'armée du crime ». Des « terroristes », Missak Manouchian à leur tête, devenus des héros. C'est sans doute à peu près tout. Pourtant, la Main-d'œuvre immigrée (MOI), qui accole ses initiales à celles des Francs-tireurs et partisans (FTP), a une histoire. Elle remonte aux années 1920 et se poursuit après la Seconde Guerre mondiale.
Le jeune parti communiste et la Confédération générale du travail unitaire (CGTU), afin d'affirmer la solidarité internationale de classe des travailleurs, fondent en mai 1923 la MOE (Main-d'œuvre étrangère). Il s'agit de rassembler dans les combats du mouvement ouvrier les immigrés, fuyant la misère ou les persécutions. Constituée en « groupes de langue », la MOE devenue MOI traverse le siècle, des lendemains de la Première Guerre mondiale à la panthéonisation des époux Manouchian, des expulsions de militants aux Brigades internationales, de la lutte contre la xénophobie aux enjeux et mémoires de la Résistance.